La ville de Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo a été marquée par plusieurs événements sensibles à la sécurité durant l’année 2024. Le spectre sécuritaire aux dires des initiateurs, a été analysé et présenté à la Presse ce jeudi 2 janvier 2025 par cinq structures de la société civile.
Agissant en coalition, le Parlement des jeunes de Goma, la Représentation des étudiants du Congo (REC), le collectif de mouvements citoyens, la société civile du Congo et l’organisation Best Forever ont, dans une déclaration Commune, relevées une dizaine d’événements marquants l’année 2024 dans la ville.
« Les événements marquants de l’année 2024 dans la ville de Goma mettent en lumière les multiples failles dans la gouvernance de la République Démocratique du Congo, particulièrement à ce qui concerne la gestion des crises sécuritaires, sociales et humanitaires, souligne la déclaration des acteurs de la société civile ».
Du 10 janvier au 31 décembre 2024, plusieurs événements critiques ont marqué la ville de Goma dans divers domaines. Des assassinats ciblés, des accidents en lien avec la situation sécuritaire qui prévaut actuellement au Nord-Kivu.
Dans les territoires sous occupation rebelles, certaines voies de communications à caractère national et de desserte agricole ont été, soit partiellement, soit totalement fermées occasionnant ainsi, des situations tragiques.
À titre indicatif, le 2 août 2024, plus de 200 corps de victimes de l’agression Rwandaise ont été enterrés par le gouvernement central au cimetière Fonarev à Kibati en territoire de Nyiragongo.
Dans l’intervalle de moins de 40 jours, un autre événement tragique, le bateau Merveille de Dieu fait naufrage sur le lac Kivu à l’intérieur, des centaines de personnes, une cinquantaine de morts et plusieurs disparus ont été enregistrés.
L’inaction et les manques des réponses appropriées du gouvernement face à ces tragédies répétées comme les tueries, les enlèvements, les attaques à la grenade, les conditions de vie précaire de déplacés soulignent une défaillance systématique de ceux qui gèrent aujourd’hui le Pays.
Ces événements démontrent une irresponsabilité criante et un manque de volonté politique pour répondre aux attentes de la population, ajoute la déclaration.
Et de poursuivre :
Des initiatives locales, telles que les actions citoyennes et les efforts des mouvements de jeunes montrent qu’une partie de la population aurait pris le relais face à la démission apparente de ceux qui gèrent aujourd’hui la République, renchérit la déclaration des acteurs de la société civile.
« Il est impératif que le gouvernement assume pleinement son rôle en priorisant la sécurité, en renforçant la justice et en assurant une meilleure gouvernance pour prévenir des nouvelles tragédies tout en décrétant le Nord-Kivu, une Province Martyre », selon recommandations de la même déclaration.
Le temps est venu pour les autorités Congolaises de sortir de l’inertie et de poser des actions concrètes pour restaurer la dignité et la sécurité de la population de Goma en particulier et de la Province du Nord-Kivu en général.
À défaut, le spectre d’une crise humanitaire et sécuritaire encore plus grave pourrait devenir inéluctable, ont conclu les acteurs de la société civile dans leur déclaration.
LUKEKA M NATHANAËL