Plus qu’une urgence sanitaire,la lutte contre le VIH-SIDA en République Démocratique du Congo nécessite des idées novatrices dans tous les secteurs avant l’horizon 20230. L’appel a été lancé ce vendredi 06 décembre 2024 par le secrétaire Provincial du programme National multisectoriel de lutte Contre le Sida au Nord-Kivu, c’était au cours de la cérémonie commémorative de la journée dédiée à la sensibilisation contre le Virus.

Placée sous le thème national : »Ensemble pour le renforcement du leadership de la Communauté pour vaincre le VIH/SIDA d’ici 2030″, expression d’un engagement mondial pour mettre fin au SIDA en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La République Démocratique du Congo de manière générale et particulièrement la province du Nord-Kivu est encore loin d’atteindre cet objectif à l’horizon 2030 en raison de plusieurs défis.

Dans une situation de crise, le Pays fait face à plusieurs défis, notamment,la couverture de service et d’intervention, les ruptures intempestives des ARV pédiatriques, la transmission de VIH de la mère à l’enfant, mais également, les défis liés au financement local de lutte contre le VIH que sa soit au niveau provincial que national.

Depuis près d’une décennie, la province du Nord-Kivu est victime des épidémies récurrentes ( Ebola, COVID-19, actuellement le M-POX) et celà le rend davantage vulnérable au VIH.

« Il n’est sans nul doute que, à l’horizon 2030 le VIH-Sida sera déclaré hors de menaces de santé publique, et par conséquent, les Pays occidentaux vont revoir à la baisse leur financement, et notre Pays est tributaire de l’appui extérieur à plus de 70 pourcents, qu’allons-nous faire? » S’est interrogé Monsieur Aubin Mongili, secrétaire du PNMLS au Nord-Kivu.

Et de poursuivre :

Quatorze ans passés, certaines zones de santé n’étaient pas à risques au VIH, mais au moment où je vous parle, toutes les zones de santé de la province du Nord-Kivu sont à risques au VIH.

Il faut qu’il y ait de nouveaux engagements dans notre politique de riposte. Au niveau national, niveau provincial et les partenaires qui viendront, s’aligneront à la politique nationale de lutte contre le VIH qui pourrait être mise en place. 

Le plus important, au niveau sectoriel, au niveau provincial et niveau national qu’il y ait ce que nous appelons, »Fonds SIDA.[…]qu’il y ait un fonds SIDA, c’est-à-dire que le Pays fait une épargne en faveur de la riposte contre le VIH dans un objectif de préparer la période d’après 2030 lors que la maladie sera déclarée hors de menace à la santé publique, a-t-il ajouté en termes de proposition.

Au regard du cadre législatif en matière de protection, en RDC, tout secteur de la vie sociale est appelé à mener les activités de lutte contre le VIH/SIDA (Article 19 de la Loi portant protection des personnes vivants avec le VIH et les personnes affectées, Loi nº08/01 du 14 juin 2008).

Pour répondre à cette nécessité, au niveau provincial, la journée a été placée sous le thème: »Nord-Kivu s’engage dans la lutte contre le SIDA, à mettre les droits humains au centre et la communauté à la tête, et affirme que le monde peut mettre fin au SIDA en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. »

À l’heure actuelle, la province du Nord-Kivu compte 24847 malades sous traitement et 451 cas de décès enregistrés en 2024. 

La célébration de cette trente et sixième édition de la journée mondiale du SIDA (JMS), était pour le programme National multisectoriel de lutte Contre le Sida (PNMLS),une opportunité de commémorer victimes de la maladie liée au VIH/Sida.

Mais également, une occasion de sensibiliser la population à l’épidémie de VIH SIDA qui perdure encore dans la Région.

LUKEKA M NATHANAËL