Après 7 ans d’activité de prise en charge de milliers de survivants.e.s de violences sexuelles, de cas de paludisme et de malnutrition, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) met fin à ses activités médicales à Salamabila, dans le Maniema.

Dans son communiqué de presse rendu public ce lundi 03 novembre 2025, l’organisation reconnaît avoir assuré la prise en charge de milliers de survivant.e.s de violences sexuelles, de cas de paludisme et de malnutrition dans la région.

Malgré réduction de manière significative du taux de mortalité liés au paludisme et aux grossesses, l’organisation humanitaire redoute encore la situation dans cette province de l’Est de la RDC.

Face aux besoins humanitaires qui restent immenses dans la zone, MSF appelle les acteurs locaux et les autorités à garantir l’accès aux soins et à faciliter un accès sûr ainsi que la distribution de l’aide humanitaire dans le Maniema.

Le 31 octobre 2025, MSF a mis fin à son intervention médicale en soutien au Ministère de la Santé à Salamabila, dans le Maniema, dans l’est de la RDC. 

Ce retrait n’est pas un changement de cap, mais une accélération du processus de retrait planifié dès l’ouverture du projet. Une surveillance épidémiologique de la zone est maintenue ainsi qu’une capacité de déploiement rapide de réponse aux urgences, assure l’organisation.

« Nous considérons que les objectifs du projet sont atteints aujourd’hui. Après toutes ces années de présence continue, nous devons faire le difficile choix opérationnel en tant qu’organisation d’urgence, de continuer à déployer notre aide médicale là où les besoins sont les plus pressants » indique Issa MOUSSA, Responsable des programmes MSF dans le Maniema.

Durant ces  7 années d’intervention à Salamabila, les équipes, en appui aux autorités sanitaires locales, ont pris en charge 16 436 victimes de violences sexuelles, vacciné 113 000 enfants contre la rougeole, pris en charge 411 000 cas de malaria et soigné 26 817 enfants en état de malnutrition aigüe.

Entre 2019 et 2024, le taux de décès maternel a été divisé par vingt et le taux de mortalité de la malaria divisé par deux. Au sein des communautés, MSF a formé 13 agents de santé reproductive qui prennent en charge les survivant-e-s de violences sexuelles, et plus d’une centaine d’agents de santé curative qui ont appris à détecter les symptômes de la malaria et à fournir le traitement, renseigne son communiqué.

À Salamabila, les besoins humanitaires restent importants; il est nécessaire de maintenir une réponse adaptée et à la hauteur des besoins. 

 Selon l’organisation, le Maniema reste marginalisé dans les financements humanitaires. En 2024, il n’a reçu que 2,5% des fonds alloués par le Fonds Humanitaire de la RDC. Ce sous-financement chronique compromet l’accès aux soins de la population.

« Malgré l’impact tangible de notre intervention depuis 2018, l’ampleur des besoins multisectoriels reste immense », explique Issa MOUSSA. »

La province du Maniema est l’une des plus enclavées du pays. L’insécurité, l’éloignement des structures de santé et le coût élevé des transports limitent fortement l’accès aux soins. Depuis l’aggravation du conflit armé et la fermeture de l’aéroport de Bukavu, l’acheminement des médicaments et du personnel vers Salamabila est devenu plus long, complexe et onéreux, bien qu’encore possible par voie aérienne ».

MSF appelle les acteurs locaux et les autorités à garantir l’accès aux soins et à faciliter un accès sûr ainsi que la distribution de l’aide humanitaire dans le Maniema, recommande l‘organisation humanitaire.

LUKEKA M NATHANAËL 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *