À seulement 11 mois,l’association des femmes de médias, AFEM vient de dresser un tableau sombre sur l’état de la protection des journalistes en ville de Goma au Nord-Kivu.
Au cours de sa Conférence de Presse tenue ce samedi 30 novembre 2024 au bureau de l’Union Nationale de la Presse du Congo, section du Nord-Kivu, AFEM a énuméré 18 cas d’atteinte à la liberté de la presse et de violations aux droits des journalistes dans la ville touristique de la RDC et celà, de janvier à novembre.
La reprise des hostilités militaires, la résurgence des foyers de tensions au Nord-Kivu, les journalistes sont exposés aux menaces qui rendent difficile l’exercice de leur profession en toute indépendance et liberté.
Plusieurs témoignages dont dispose AFEM rapportent que les journalistes ont difficile d’accéder aux sources d’informations ou font l’objet des censures sur certaines informations dans le contexte sécuritaire actuel. », a indiqué Rose Mathe, point focal de l’association au Nord-Kivu.
Plusieurs journalistes et autres professionnels des médias reçoivent des menaces à travers des appels et messages téléphoniques qui, parfois, les contraignent à abandonner leur travail ou leur familles.
Certains encore, sont poussés à vivre dans la clandestinité pour échapper à la mort. De manière spécifique, les femmes journalistes sont la cible aux violences basées au genre et aux abus sexuels, coup dur à l’égalité des sexes dans les médias et empêchant ainsi, les femmes d’avoir accès à quelques sources d’informations.
Les voix des femmes sur les politiques politiques et sécuritaires sont moins attendues alors qu’elles en payent le lourd tribut et celà, étouffe leur liberté d’expression.
Dans l’intervalle de janvier à novembre, 5 femmes journalistes, 13 journalistes hommes ont fait l’objet des menaces et agressions, un décès en était enregistré.
Au regard de Conséquences néfastes,l’association des Femmes de Médias, a recommandé aux autorités et responsables des médias d’avoir un œil regardant dans la mise en application des lois qui régissent les journalistes.
Outre le respect du cadre législatif, mettre en place une politique permettant le renforcement de la sécurité des journalistes surtout pour le cas de la ville de Goma où, les taxis motos ne circulent pas au-delà de 18h00.
Pour les responsables de médias également, la nécessité de revoir le programme s’impose pour que les journalistes aient la possibilité de regagner leurs domiciles aux heures jugées sécurisées.
Dans un contexte aussi critique, les journalistes doivent éviter les endroits qui les exposent et éviter les retours tardifs à leur domiciles.
Le mieux pour les professionnels de Médias est de minimiser le risque de se mettre en danger et de veiller toujours à avoir leurs identifiants (carte de presse, gilet, casque pour des reportages de manifestations,
matériels de travail), de veiller sur leur comportement et de travailler dignement et de manière responsable, professionnelle dans le respect des procédures en évitant le vedettariat que ce soit sur le terrain, que ce soit sur les plateformes en ligne et en milieu de travail.
Aux défenseurs des droits humains et droits des journalistes, de prendre en grande considération les publications des cas d’atteintes à la liberté de la presse de manière permanente pour aider d’autres organisations à se documenter.
Mais également, sensibiliser la communauté sur le respect des droits des journalistes et de leur travail sur le terrain et cela à travers des émissions, des microprogrammes, magazines, etc.
La Conférence de Presse de ce samedi s’inscrivait dans le cadre du projet » presse libre inclusive et plurielle pour l’accès à l’information dans différentes couches de la population dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu » sous l’appui financier de l’Ambassade Allemande en République démocratique du Congo.
Maranatha Balikwisha