Cardinal Robert Francis Prévost, nouveau Pape

Élu à l’issue du Conclave de ce jeudi 08 Mai 2025, le Cardinal Américain, Robert Francis Prévost, nouveau Pape a été présenté aux milliers de fidèles Catholiques à la place Saint-Pierre à Rome.

Deux cent soixante et septième Pape, Robert Francis Prévost succède au Pape François décédé le 21 avril dernier,  » Je suis le fils du Saint-Augustin, un Augustinien », a-t-il déclaré.

Un profil riche et plein d’expériences 

L’Archevêque américain Robert Francis Prevost a été élu pape ce 8 mai 2025 et prendra le nom de Léon XIV, a annoncé le Vatican. À 69 ans, il devient le 267e souverain pontife de l’histoire et succède à François, décédé le 21 avril dernier.

C’est un homme de Dieu discret, presque timide, que les cardinaux viennent d’élire pape. Pourtant, l’Américain Robert Francis Prevost a mené une vie missionnaire audacieuse, d’abord comme prêtre au Pérou, dans les antiques terres incas, puis comme évêque dans ce pays d’Amérique du Sud couvrant une partie de la forêt amazonienne, grand comme deux fois la France.

Il fit presque figure d’exception car au sein de l’épiscopat latino-américain, les ressortissants des États-Unis sont très rares. Soucieux de renouveler l’épiscopat mondial dans une perspective missionnaire de proximité aux plus pauvres, le pape François l’appela à Rome en 2023 pour diriger le puissant dicastère chargé de sélectionner les évêques du monde.

Créé cardinal cette année-là, ce religieux de l’Ordre de Saint Augustin – qui depuis sa fondation au XIIIe siècle se réfère à la règle du célèbre auteur des Confessions – a donc un parcours très atypique.

Issu d’une famille d’ascendance française, italienne et espagnole, il est né à Chicago le 14 septembre 1955, en la fête de la Sainte Croix. Après sa formation en mathématiques et en philosophie à l’université de Villanova à Philadelphie, il entre en 1977 en noviciat chez les pères augustiniens, où il prononce ses vœux quatre ans plus tard, avant de recevoir l’ordination sacerdotale en 1982 à Rome.

C’est une figure considérée comme «progressiste» au sein de la Curie romaine qui lui impose les mains pour lui conférer le sacrement de l’ordre : Mgr Jean Jadot (1909-2009), diplomate du Saint-Siège alors pro-président du secrétariat pour les non-chrétiens.

Cet archevêque de nationalité belge avait été délégué apostolique aux États-Unis de 1973 à 1980, à une époque où la nonciature n’existait pas encore en raison de l’absence de relations diplomatiques formelles entre Washington et le Saint-Siège.

Missionnaire au Pérou

Robert Francis Prevost obtient en 1987 un doctorat en droit canonique à l’Angelicum (Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin) avec une thèse sur le rôle du prieur local de l’Ordre de Saint-Augustin. Malgré l’engagement à préparer sa thèse, il désire faire une expérience missionnaire au Pérou en 1985, où il occupe la fonction de chancelier du diocèse de Chulucanas et de vicaire de la cathédrale. 

Conquis par la chaleur communicative et le sens de la transcendance du peuple péruvien, il ne retourne que quelques mois dans son Illinois natal comme responsable de la pastorale des vocations et directeur des missions pour sa province, avant de repartir au Pérou en 1988 pour une dizaine d’années au cours desquelles il a de nombreuses responsabilités dans l’archidiocèse de Trujillo, au bord de l’océan Pacifique.

Il y fonde une paroisse dont il est le premier curé, et est aussi prieur de sa communauté religieuse, juge ecclésiastique, directeur du séminaire augustinien, ainsi que préfet des études et recteur du séminaire diocésain, où il enseigne le droit canonique, la patristique et la morale. 

Élu provincial pour sa région d’origine couvrant le Midwest américain, il rentre à Chicago en 1999. Le père Prevost est ensuite élu prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, une charge qu’il exerce durant deux mandats de six ans, de 2001 à 2013.

Après une année de transition comme directeur de la formation au couvent de Saint-Augustin à Chicago, premier conseiller et vicaire provincial, le pape François le renvoie au Pérou en novembre 2014, d’abord comme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, puis comme évêque du même diocèse, un an après. 

Ce diocèse de 50 paroisses qui s’étend sur plus de 15 000 km2, situé au nord du Pérou, comptait 90 prêtres incarnés en 2022, pour une population totale de 1,3 million d’habitants, parmi lesquels 83% de catholiques.

Qualités de médiateur Mgr Prevost exerce en plus la charge d’administrateur apostolique du diocèse de Callao, le grand port sur le Pacifique, de 2020 à 2021. 

Au sein de la conférence des évêques du Pérou, il est élu vice-président, devenant membre du conseil permanent de 2018 à 2023, et président de la commission pour l’éducation et la culture de 2019 à 2023. 

Avec le président de la conférence des évêques du Pérou, il joue un rôle important pour la stabilité institutionnelle durant les crises politiques successives qui mènent aux renversements des présidents Pedro Pablo Kuczynski en 2018, Martín Vizcarra et Manuel Merino en 2020, et Pedro Castillo en 2022.

Ce qui laisse augurer des qualités certaines de médiateur chez le nouveau pape qui devra probablement s’affronter diplomatiquement au président Trump, en particulier au sujet du sort des migrants à la frontière mexicaine.

façon déjà prévue dans le droit de l’Église mais pas toujours mise en pratique au niveau des nonciatures.

La personnalité du nouveau Pape

Considéré par beaucoup comme une personnalité discrète et paisible, lors de la deuxième phase du Synode sur la synodalité, en 2024, il a mis en valeur l’importance d’une formation commune pour les évêques des diocèses de l’hémisphère Nord et ceux des diocèses dits «de mission», invitant à mieux articuler le lien entre Rome et les Églises locales et à élargir la sélection des nouveaux évêques en consultant le peuple de Dieu. 

Dans un entretien aux médias du Vatican en 2023, il avait pour autant expliqué ne pas souhaiter que le choix des évêques soit le résultat d’un processus démocratique ou politique, défendant en cela la tradition de l’Église.

Dans le même registre, début 2024, il faisait partie des évêques de la Curie qui ont bloqué le projet de «Conseil synodal» du Synode allemand, cette structure voulue pour permettre à des représentants laïcs désignés démocratiquement de participer pleinement à la gouvernance de l’Église catholique dans le pays.

Sur la question du rôle des femmes, le nouveau pape suivra la ligne de François, écartant la possibilité de femmes diacres, une décision qui selon lui risquerait de «cléricaliser» la femme dont la vocation dans l’Église n’est pas de l’ordre du ministère ordonné.

Le cardinal Prevost a largement plaidé cependant pour donner davantage d’espace aux femmes, notamment à des postes de responsabilités. 

Son dicastère s’est d’ailleurs transformé dans ce sens puisque trois femmes y siègent. Son pontificat, fidèle aux avancées de celui qui l’a précédé, sera certainement plus serein, à l’image de la personnalité discrète et paisible du Pape Léon XIV.

Rédaction Kivureporter

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