À l’occasion de la journée internationale de l’accès Universel à l’information, célébrée le 28 septembre de chaque année, le collectif des radios et télévisions communautaires du Nord-Kivu et ses partenaires, JED et Free Press Unlimited, ont réuni ce samedi, à Goma, les journalistes, les membres du gouvernorat provincial, les acteurs politiques et de la société civile du Nord-Kivu dans une matinée d’échanges.

Placée sous le thème : » réflexion sur les défis liés à la circulation de l’information pour tous pendant l’état de siège au Nord-Kivu, quelles pistes de solution »?

Les pannelistes au sortir de l’ensemble 

L’activité s’est inscrite dans le cadre du projet :«Accès à l’information fiable pendant l’état de siège», implémenté par CORACON en association avec le JED et ELEZA RDC sous l’appui de Free Press Unlimited, financé par l’ambassade du Pays-Bas en RDC.

Objectif était d’amener les parties prenantes à réfléchir sur les défis liés à la circulation de l’information et dégager des stratégies pour renforcer les conditions favorables d’accès à l’information dans les zones d’influence des autorités et d’autres leaders socio-politiques.

Mr KAKULE VAGHENI JACQUES, coordonnateur du CORACON 

« Par moment, on pense que l’accès à l’information est l’apanage des journalistes, mais ce 28 septembre, nous devons réfléchir sur l’accès de tous à l’information. 

L’accès des hommes, l’accès des femmes, l’accès des jeunes… à l’information « , a rappelé KAKULE VAGHENI Jacques, coordonnateur du Coracon.

L’accès à l’information dans la province du Nord-Kivu, souffre de plusieurs défis, notamment, la censure de la part des autorités qui touche à l’exercice de la profession des journalistes.

« Certains sujets et angles de traitement ont été jugés très sensibles dans une partie couverte par le projet », a indiqué madame Gisèle, membre et expertise du collectif des radios et télévisions communautaires.

Et d’ajouter :

« Certaines autorités militaires et civiles hésitent à donner les informations aux journalistes « , pourtant, le droit à l’information reste garanti par la Constitution de la République Démocratique du Congo (article 24).

Mme Gisèle, membre et experte du collectif des radios et télévisions communautaires du Nord-Kivu 

De part et d’autre, les défis ont été relevés.

« L’ouverture à l’information fait partie de la redevabilité dans le sens de communiquer la vraie information.

La disponibilité est là pour gouverneur militaire qui communique au travers ses porte-paroles civile et militaire, c’est-à-dire que nous sommes disponibles pour vous donnez la vraie information, et d’ailleurs, on en a besoin que cela soit relayé par les journalistes qui informent et forment la population sur tout ce qui se passe au quotidien », a rassuré Maître Éric Sanguwa, porte-parole civile du Général Major, CIRIMWAMI NKUBA Peter.

Me Éric, porte-parole civile du gouverneur militaire du Nord-Kivu 

Le projet, » accès à l’information fiable pendant l’état de siège »,avait été lancé depuis 2021 pour une durée de trois ans.

Plusieurs activités, notamment, la formation de journalistes, la vérification des faits et la défense des droits de professionnels des médias ont été réalisées par Coracon, JED et ELEZA, chacun dans son domaine de prédilection.

« Jusque là, nous pouvons dire que nous avons organisé tant d’activités et nous sommes en train de voir l’impact petit à petit. Nous avons formé les journalistes. Du côté d’ELEZA, ils ont vérifié les informations et les journalistes ont les acquis qui vont mettre à l’intérêt de la population « , a-dit, monsieur Jarro KAMUNDU.

Mr KAMUNDU Jarro, chargé de programme du CORACON 

Néanmoins, « pour avoir réellement accès à la vraie information, il faut cette information circule dans un environnement qui est correct et fiable. Hors à notre niveau, nous avons constaté que l’environnement dans lequel nous vivons aujourd’hui, ne permet pas d’avoir accès à l’information. L’environnement est pourri par la corruption « , a estimé NKUBA KAHOMBO Sylvestre, secrétaire exécutif adjoint du PPRD au Nord-Kivu.

L’activité a été clôturée par des recommandations de participants qui, pour la majorité, le collectif des radios et télévisions communautaires et ses partenaires doivent pérenniser les assises pour faciliter les échanges démocratiques entre les parties prenantes.

Mr NKUBA KAHOMBO SYLVESTRE, cadre du PPRD

Toutefois, il sied de souligner que les explications données par les experts, ont indiqué que le droit d’accès à l’information et le droit à la vérité sont étroitement liés. Ils fondent la pierre angulaire de la démocratie et assurent les principes de la bonne gouvernance entre autres, la redevabilité et la transparence.

LUKEKA M NATHANAËL